Association e-Enfance / Lab Heyme / OpinionWay (février 2020)
Etude sur les cyberviolences réalisée du 4 au 14 février 2020, auprès de 1 000 parents et leurs enfants adolescents (500 collégiens âgés de 10 à 15 ans ; 500 lycéens âgés de 15 à 19 ans).
L’échantillon est représentatif de cette population sur les critères de sexe, d’âge, et de région des adolescents.
USAGES NUMÉRIQUES
- Les foyers possèdent en moyenne plus de 5 équipements numériques (5,2) (smartphone, TV, ordinateur portable, console de jeux, tablette).
- 2 lycéens sur 10 disent être connectés aux équipements numériques en permanence.
- Usage passif des adolescents sur les écrans : 70 % des ados regardent des vidéos.
- 52 % des adolescents déclarent envoyer des messages privés via les réseaux sociaux.
- 62 % des adolescents se disent incapables de vivre sans leur smartphone plus d’une journée.
- Quant aux parents, pour 22 % d’entre eux, Snapchat fait partie des 3 réseaux sociaux les plus utilisés.
IMPACTS DU NUMÉRIQUE SUR LES JEUNES
- La conscience des risques associés au numérique est partagée par les parents et leurs enfants.
- Pour les parents, l’usage du numérique engendre principalement des risques psychologiques : problèmes de concentration (68 %) et troubles de l’humeur (excitation, agressivité etc.) (58 %).
- Les adolescents déclarent également être concernés par de sérieux troubles psychologiques au moins 1 fois par mois : problèmes de concentration, troubles de l’humeur, sentiment d’avoir une vie moins bien que celle des autres, perte de confiance en soi, ou encore sentiment d’angoisse.
- Pour limiter les effets négatifs du numérique sur les jeunes, la majorité des parents (56 %) évoquent spontanément des règles et des limitations d’usage, avant la prévention et l’éducation, une perception partagée par les adolescents qui évoquent un besoin de « règles » (41 %), dont « une limite d’usage/temps de connexion » (24 %).
ETAT DES VIOLENCES EN LIGNE
1 adolescent sur dix déclare avoir été déjà victime de cyber-harcèlement.
Les raisons principalement évoquées par les victimes sont :
- la « jalousie / l’envie » : 39 %
- le « physique » : 33 %
- la « vengeance » : 22 %
Les premières raisons évoquées par les auteurs qui ont posté, partagé, liké un commentaire insultant sont :
- « pour rigoler » : 27 %
- « faire comme les autres » : 26 %
15 % des adolescents estiment que « liker » un commentaire insultant n’est pas considéré comme du cyber-harcèlement.
21 % des adolescents déclarent connaitre un proche ayant déjà été victime de cyberviolences.
Pour 9 adolescents sur 10 victimes de ces violences en ligne, le premier réflexe est d’en parler et majoritairement à leurs parents.
RÔLE DES PARENTS
- Ils sous-estiment la capacité de leurs enfants à être auteurs de violences en ligne : leurs enfants sont 2 fois plus nombreux à déclarer avoir été auteur de violences en ligne que leurs projections.
- Et seulement 42 % des parents ont déjà abordé avec leurs enfants le risque de pouvoir nuire à quelqu’un en ligne (de manière volontaire ou non).
- Ils identifient partiellement les raisons qui poussent les adolescents à exercer des violences en ligne : ils pensent qu’ils agissent majoritairement par conformité sociale.
- 56 % des adolescents auteurs de violences n’ont eu aucune sanction ni subi aucune conséquence suite à leur acte. 22 % des adolescents auteurs de violences en ligne ont été sanctionnés par leurs parents et seulement 4 % par l’établissement scolaire.
- Pourtant la responsabilisation a un réel impact : 9 adolescents auteurs sur 10 ayant subi une conséquence de leur acte reconnaissent avoir pris conscience de leur geste.
SOLUTIONS PROPOSÉES
- Parents et adolescents s’accordent sur un besoin de « renforcer les sanctions à l’égard des auteurs de violences en ligne » 68% (parents), 65 % (adolescents).
- La moitié des parents (51 %) plébiscite aussi un besoin de formation pour les adultes (à la fois pour les parents et les professionnels).