Justine Atlan était invitée du Journal de 12h30 de France Culture, hier. Interrogée sur la question de l’emprise que peuvent exercer sur des jeunes publics des influenceurs et personnalités populaires sur les réseaux, elle répond :
« La difficulté aujourd’hui est que les personnalités les plus populaires auprès des jeunes sont aujourd’hui accessibles sur le téléphone, c’est-à-dire un objet très intime. On se retrouve ainsi à 16 ans, dans sa chambre, sur son oreiller, avec le sentiment de téléphoner en direct avec cette personne si connue, qui fait rêver tout le monde et pour laquelle on a soi-même une fascination absolue… Cela crée déjà un semblant de relation intime, privée, d’objet à objet avec ces messageries privées. Et fausse complétement la relation. Cela autorise à se laisser glisser, quand on est vulnérable et potentiellement fascinée, à commettre des actes qu’on n’aurait pas forcément accepté autrement, pour faire plaisir ou être aimé. »
Elle a également souligné la spécificité de l’adolescence sur le sujet : « A cet âge on a tendance à un peu tout mélanger, à confondre le fait d’être liké avec celui d’être aimé pour soi-même »
Sensibiliser les enfants
Elle a également ré-affirmé l’importance de sensibiliser ses enfants, ados sur ces questions de risques et de prédateurs potentiels sur les réseaux.
« Les parents ont souvent du mal à parler de ces problèmes. Mais ne pas en parler c’est rendre son enfant/ado fragile et vulnérable, en parler c’est lui donner les moyens de se défendre. »
Enfin, sur la question de l’absence de règlementation en vigueur sur le sujet elle a précisé :
« Les influenceurs ont un impact tellement fort sur la société, et notamment les jeunes, qu’il faut évidemment les encadrer davantage. Cela implique les plateformes numériques et bien entendu les pouvoirs publics qui sont garants de l’intérêt général face à ces acteurs privés qui cherchent à gagner du clic et de l’audience à travers ces influenceurs. »
